Jérusalem a toujours fait l’objet de convoitises, elle a été assiégée cinquante fois, conquise trente six fois et dix fois détruites. Après la guerre de 1948, la ville est séparée en deux, l’ouest est israélienne, l’est jordanienne. La ligne verte1 traverse la ville et est matérialisée par un mur. En 1967, lors de la guerre des six jours, Israël prend le contrôle de la bande de gaza, du plateau du Golan, la Cisjordanie. Jérusalem-Est est annexée en 1967 et proclamée « ville réunifiée, capitale éternelle d’Israël ».
Lire la suite
La résolution 242 dans Nations Unies demande le retrait d’Israël, des territoires occupés en contrepartie de sa reconnaissance par les Arabes. Jérusalem doit devenir dans ce projet une ville internationale. Cette résolution est ignorée par les deux camps. La France dont la politique diplomatique se fonde sur le droit international, ne reconnaît pas Jérusalem comme capitale d’Israël. Mon travail photographique s’intitule « Jérusalem, Jérusalem» pour rappeler ce statut international. La ville continue à garder les traces de cette séparation, l’ouest est exclusivement israélien, l’est reste majoritairement arabe malgré l’implantation de nombreux quartiers israéliens.
Peu de personnes sont présentes sur ces photographies, ceci est le reflet de ma perception de la ville. Depuis la seconde Intifada, il n’existe quasiment plus de vie publique à Jérusalem, les gens se cloîtrent chez eux et vont d’un endroit fermé à un autre, de la maison au travail, chez des amis… J’ai voulu montrer dans ce travail le repli sur soi qu’a opéré la population de Jérusalem depuis la seconde Intifada mais aussi que cette attitude est spécifique à la ville pour des raisons historiques et culturelles.
2004
Cacher le texte